Qu'est-ce-que la Psychomotricité ?

Définitions de base

La Psychomotricité est une discipline à médiation corporelle, un domaine d’approche du corps dans sa globalité.

 

La Psychomotricité regroupe l’ensemble des fonctions motrices qui sont en lien avec le domaine psychique, l’affectivité, les fonctions cognitives et intellectuelles.

Elle vise à rétablir l’équilibre et l’harmonie entre le psychisme et le corporel.

Corps et psyché sont en effet interdépendants et forment un tout indissociable.

Ainsi, « l’homme est un être psychomoteur » c’est-à-dire que chacune de ses actions résulte de la synchronisation de ses fonctions intellectuelles (son savoir), affectives (son savoir-être) et motrices (son savoir-faire).

 

La Psychomotricité s’exprime sur trois versants :

          * éducatif : prévention, stimulation

          * rééducatif : réapprentissage et réappropriation d’une fonction motrice, sensorielle ou cognitive

          * thérapeutique : soin de la douleur psychique et corporelle (réinvestir son corps positivement)

 

Les grandes notions de Psychomotricité sont :

~ le tonus

~ l’équilibre

~ les coordinations/dissociations motrices

~ la motricité fine dont la graphomotricité

~ la régulation gestuelle

~ le schéma corporel

~ l’image du corps

~ la latéralité

~ le temps

~ l’espace

Bouger, Percevoir, Sentir, Penser et Rencontrer sont autant de terme⊕s donnant un sens à la Psychomotricité. Tous ces items sont partie intégrante du développement psychomoteur.

Les troubles psychomoteurs peuvent être d’origine :

  •         • neurologique (traumatisme crânien, AVC, amputation, neuropathie, maladie de Parkinson…),
  •        • psychologique (traumatisme, vécu émotionnel…),
  •        • psychiatrique (dépression, anorexie, démence…)

L’organisation psychomotrice est constituée de 4 dimensions agissant en synergie :

 

L’activité neuro-motrice : les capacités sensorielles et motrices, le tonus, les coordinations générales, les praxies, la motricité fine, l’équilibre, le geste graphique, …

La dimension sensori-perceptivo-motrice en lien avec la vie émotionnelle et psycho-affective : les régulations tonico-émotionnelles, les communications non-verbales, la représentation du corps, …

 – La dimension cognitive : la concentration, la planification d’une action, la résolution d’un problème, …

La dimension identitaire : l’attitude, la représentation et l’estime de soi, l’image du corps, la qualité des interactions et des relations, …

les-miroirs-incassables

Pour qui et pour quelles indications ?

•La psychomotricité s’adresse à des personnes dont l’image, l’usage ou l’investissement du corps est perturbé. Elle s’adresse à tous les âges de la vie, en prévention comme en soins.

Le bébé ou le jeune enfant :

– qui présente un retard dans ses acquisitions posturales ou motrices (regard, interactions, station assise, marche, préhension…) ou un handicap retentissant sur le développement psychomoteur ;

– dans le cadre d’une naissance prématurée

– qui présente un trouble de la relation parent-enfant, un comportement particulier face au monde qui l’entoure ou un trouble du spectre autistique ;

     L’enfant ou l’adolescent:

– dont les parents s’inquiètent du comportement trop « remuant » (instabilité psychomotrice, hyperactivité) ou au contraire « trop calme » (inhibition psychomotrice, lenteur) ;

– qui souffre de difficultés scolaires ou d’un trouble des apprentissages (dyspraxie, Trouble de l’Acquisition de la Coordination (TDC), dysgraphie) ;

– avec un retard psychomoteur ;

– avec des troubles en lien avec la sphère émotionnelle (tics, bégaiement, crispations, peur de l’échec, manque de confiance en soi…) ;

– qui souffre de maladresse, tombe souvent ;

– d’un trouble de la latéralité ;

– d’un trouble spatial ou de difficultés temporo-rythmiques…

      • L’adulte et toute personne :

– qui présente des difficultés d’adaptation liées à un handicap ;

– qui ne parvient pas à construire une image positive de son corps ;

     •  La personne âgée :

– dont les repères corporels, spatiaux et temporels changent ;

– avec des difficultés d’équilibre, dans la marche, les déplacements ;

– connaissant des troubles de la mémoire et de l’attention.

 

Qui est le psychomotricien ?

Affiche issue de Communic'Actif Psychomot.

Le psychomotricien, est un auxiliaire médical diplômé d’État qui s’intéresse à l’organisation psychomotrice du sujet.

 

Auxiliaire de médecine, le psychomotricien est un professionnel du secteur paramédical.

Ses compétences sont définies par le décret n°88-659 du 6 Mai 1988. Le psychomotricien, au terme d’une formation de 3 ans sanctionnée par un Diplôme d’Etat qui est délivré par le Ministère de la Santé, peut exercer son activité au sein d’établissements hospitaliers, d’institutions spécialisées (Institut Médico-Educatif, Centre Médico-Psychologique, Centre Médico-Psycho-Pédagogique, centre de Protection Maternelle Infantile, Foyer d’Accueil Médicalisé, Centre de Rééducation et de Réadaptation Fonctionnelle, Service d’Education Spéciale et de Soins à Domicile…), en crèche, en maison de retraite ou en cabinet libéral.

Le psychomotricien travaille en lien avec les médecins (pédiatres, pédopsychiatres, neuropédiatres), les psychologues, d’autres professionnels paramédicaux tels que les orthophonistes, les ergothérapeutes, les kinésithérapeutes, et les orthoptistes, la crèche ou l’école de l’enfant.

Dans cette prise en charge pluridisciplinaire, le patient est lui aussi acteur. Dans son travail, le psychomotricien implique à la fois son corps (implication physique) et ses émotions (implication psychique). Le professionnel doit être à l’écoute, et doté de patience et d’empathie.

 

Le psychomotricien accompagne son patient en favorisant ou en soutenant son développement psychomoteur. Il stimule les acquisitions motrices, relationnelles et psycho-affectives du bébé ou de la personne en situation de handicap et les amène à prendre conscience de leur corps, de leurs sensations et de leurs capacités. Il aide l’enfant ou l’adolescent à affiner ses gestes, à maîtriser son corps, à améliorer son équilibre, son comportement moteur et son attention, afin qu’il ait des interactions agréables avec ce qui l’entoure.

Auprès de l’adulte et de la personne âgée, il vise à rétablir une fonction endommagée par les accidents de la vie (séquelles d’AVC..), ou à trouver des adaptations à un handicap sensoriel et/ou moteur (cécité, surdité, paralysie cérébrale…).

 

 
 

Comment ?

La rencontre en psychomotricité s’effectue en plusieurs temps…

 

Le psychomotricien agit sur prescription médicale ou peut répondre à la demande des parents ou de l’institutrice.

Au préalable, il reçoit les parents pour un entretien et réalise le bilan psychomoteur de l’enfant.

Il étudie le patient dans la globalité de son être c’est-à-dire qu’il prend en compte la personnalité de l’individu dans son ensemble et s’intéresse aussi bien au langage verbal qu’au langage corporel, dit « non verbal » (manifestations corporelles, posture, motricité faciale…).

L’examen psychomoteur, composé d’un ensemble d’épreuves et de tests standardisés, permet de dresser un bilan des acquisitions, retards ou manques de l’enfant.

A l’issue du bilan, les diverses observations et informations données par la famille serviront de base pour permettre au psychomotricien d’établir un diagnostique psychomoteur, afin de fixer un projet thérapeutique. Si nécessaire, il peut aussi orienter vers une autre approche thérapeutique.

Les séances peuvent être en individuel ou en groupe. Elles ont lieu à un rythme régulier : une ou deux fois par semaine selon la problématique du patient.

Durant la séance, le psychomotricien utilise des activités corporelles, de motricité fine, de logique, d’organisation spatiale… ou des médiations particulières comme la graphomotricité, la relaxation, le toucher thérapeutique, l’expression corporelle… des médiations spécifiques comme le théâtre, les arts martiaux, la musicothérapie, l’équithérapie, la balnéothérapie…